vendredi 9 janvier 2009

Eco-emballages : premières mesures

PARIS (France) - Selon le Journal de L'environnement (ICI) Eco-emballages, l’éco-organisme en charge du recyclage des déchets ménagers a tenu un conseil d’administration extraordinaire dimanche 14 décembre. Ce conseil a décidé la révocation du directeur général Bernard Hérodin, remplacé temporairement par le président d’Eco-emballages, Eric Guillon. Autre changement, la création d’un comité exécutif composé de 5 administrateurs. Cette décision va dans le sens d’une réforme de la gouvernance demandée par le ministère, qui a prévenu dans son communiqué du 9 décembre que «faute d’une action exemplaire, l’agrément dont bénéficie Eco-emballages sera suspendu». Le conseil d’administration a également demandé que soit réalisé un audit externe sur la gestion de trésorerie. «Un appel d’offre sera lancé très prochainement pour déterminer le cabinet chargé de cette mission», a indiqué Dominique Viel, censeure d’Etat présente aux conseils d’administration d’Eco-emballages. Comme la plupart des membres du conseil d’administration, Dominique Viel n'a découvert qu'en avril 2008 l’existence de ces placements à risque, sur deux fonds placés aux îles Caïmans (55 millions d’euros selon Eco-emballages, 60 selon le ministère, soit 20% du budget global de l’éco-organisme). « Seul le directeur général savait quelles orientations étaient données aux placements, et il n'en a averti le conseil d'administration qu'au mois d'avril », souligne-t-elle. Pourquoi ne pas avoir averti le ministre à ce moment là ? « Nous étions en plein Grenelle, tout le conseil pensait que les choses allaient rentrer dans l’ordre,[suite à la décision de retirer les fonds de ces placements] j’ai pensé qu’il n’était pas urgent de prévenir le ministère », explique-t-elle. Mais surtout, cela ne fait pas partie de ses fonctions. « En tant que censeure d’état, je n’ai pas de contrôle sur les placements, mon rôle se limite à une vigilance sur l’équilibre global », rappelle Dominique Viel. L’urgence d’avertir le ministère est donc apparue plus tard, lorsqu’une partie des fonds s’est avérée non déblocable.
Ces changements au sein d’Eco-Emballages ont été annoncés le 16 décembre 2008, au cours de la Commission d’agrément. Lundi, l’association France nature environnement (FNE), représentée à la Commission consultative d’agrément des sociétés d’emballages par Michel Georges, a rappelé son souhait de voir évoluer le statut d'Eco-emballages et des autres éco-organismes vers plus de transparence. « Il est urgent que leurs conseils d'administration s'ouvrent à l'ensemble des partenaires: associations, syndicats et pouvoirs publics », insiste l’association. Une critique plusieurs entendue. Agir pour l'environnement, les Amis de la terre et le Centre national d'information indépendant sur les déchets (Cniid) attribuent ce scandale financier à « l'absence flagrante de contrôle et de régulation de l'Etat aptes à encadrer l'action des éco-organismes ». Ils estiment dans un communiqué que la démission du directeur général est une bonne chose, mais « loin d'être suffisante pour envisager le maintien de l'activité de cet éco-organisme ».

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